Le livre « Le réel insensé » de Nicolas Floury, paru en 2010, se plonge dans les évolutions de la pensée de Jacques-Alain Miller, notamment son interprétation de l'œuvre de Lacan.
Il faut placer la citation dans le contexte intellectuel du début du 21e siècle où la psychanalyse cherche à comprendre et à s’adapter aux nouvelles formes de malaise dans la civilisation, caractérisées par une montée de l'individualisme et l'impact des nouvelles technologies, par une société en proie à de rapides changements sociaux, économiques et technologiques, remettant en question les structures traditionnelles de la pensée et de la communication, la manière dont nous appréhendons le réel.
La citation reflète une perspective lacanienne, où le « réel » est l'une des trois régions définies par Lacan dans sa topologie psychanalytique, aux côtés de l'Imaginaire et du Symbolique. Le réel est ici ce qui résiste à la symbolisation, une part de l'expérience qui ne peut être ni entièrement pensée ni exprimée dans le langage, échappant ainsi à la compréhension sensée et rationnelle.
A l'ère de l'information en continu et des médias sociaux, où la distinction entre réalité et fiction devient de plus en plus floue -on pense à la prolifération des "fake news", des théories du complot, et une défiance accrue envers les narrations établies- la citation est toujours plus d’actualité. Elle souligne les difficultés à saisir une vérité objective au milieu de multiples narrations et « bulles de filtres », où les faits sont souvent déformés par des idéologies ou des émotions, rendant le « réel » encore plus insaisissable. Elle met en lumière la complexité croissante de notre rapport à la réalité.